Vivre en bonne santé

Médicaments et douleur : amis ou ennemis ?

par Uperform

Il y a peu, nous vous avions partagé un article sur la douleur. Mieux la comprendre pour mieux la soulager. Peut-être l’auriez-vous remarqué mais nous n’y avons pas fait mention des médicaments. Pourtant fréquemment utilisés par les patients et fréquemment recommandés par les différents professionnels de la santé, quels sont réellement leurs effets et sont-ils réellement bénéfiques pour
votre rééducation ?

Vous l’avez peut-être déjà compris à travers nos différents articles ou si vous avez déjà été en contact avec un de nos membres : nous n’encourageons pas le recours aux thérapies uniquement passives et la surmédicalisation.

 

Notre équipe aime également poser un regard critique sur les soins de santé et tordre le cou aux fausses croyances. Rappelez-vous que l’usage d’anti-inflammatoire n’est plus recommandé dans la prise en charge de blessures aiguës. Bien que bénéfiques à court terme, ils retardent la cicatrisation complète de la lésion à long terme (retrouvez l’ensemble des recommandations en cas de blessures aiguës sur notre blog : “Prise en charge des douleurs aiguës

 

Parlons aujourd’hui de médicaments couramment prescrits pour lutter contre la douleur : les
opioïdes. Ces médicaments font partie de nos quotidiens. Nous en avons tous déjà pris ou
connaissons des personnes qui en usent fréquemment.

 

Nous avons en nous une quantité insoupçonnable de cellules nerveuses. Comparables à un circuit
électrique, elles ont un bouton ON/OFF. Certaines substances chimiques sont capables d’activer nos cellules (ON) alors que d’autres les désactivent (OFF). Notre cerveau a le pouvoir de produire lui-même ces substances chimiques qui désactivent les cellules nerveuses impliquées dans le processus douloureux.

 

C’est également le cas de la morphine et de la codéine : deux extraits se trouvant dans le pavot ! (Vous savez, cette famille de fleur dont le coquelicot fait partie). Le nom morphine a d’ailleurs été donné par le scientifique ayant découvert ses vertus et ses effets indésirables : hallucinations qui lui auraient rappelé Morphée, Dieu grec des rêves. D’ailleurs, dans ces représentations modernes, Morphée tient des pavots dans une main.

 

Premièrement utilisés dans le traitement des douleurs cancéreuses et pour les patients ayant subi
une intervention chirurgicale, la morphine (et les opioïdes de manière générale) a commencé à être
prescrite pour soulager les douleurs musculosquelettiques plus courantes telles qu’entorse de
cheville ou douleur de dos.

 

EUREKA, aurait-on trouvé un moyen de diminuer voire faire disparaître les douleurs ? Outre les effets indésirables déjà connus (vertiges, vomissements, constipations), ce n’est que récemment que la recherche scientifique a également mis en avant un retour de flamme plutôt déconcertant. Utiliser sur plusieurs jours/quelques semaines, ces médicaments peuvent augmenter la douleur. Vous avez bien lu, ils peuvent augmenter la douleur !

 

En prenant des médicaments contre la douleur à base d’opioïdes, vous empêchez votre cerveau de
produire ces propres substances chimiques. Au plus vous avez recours à ces médicaments, au plus
vous perdez ce super-pouvoir. Vos cellules nerveuses peuvent également en prendre un coup. A
usage répété, les récepteurs aux opioïdes présents sur leur membrane commencent à disparaitre
jusqu’au moment fatidique où les médicaments ne font plus aucun effet (ni même ceux que notre cerveau produit lui-même…).

 

On parle alors de résistance aux opioïdes. Cela ne vous dit rien ? C’est le même processus qui est à l’œuvre dans l’usage de drogues. Les médicaments opioïdes sont des drogues et leur consommation n’est pas à prendre à la légère. En 2016, le Centre de Contrôle des Maladies a publié de nouvelles directives et l’usage de ces médicaments n’est plus recommandé pour le traitement des douleurs chroniques. Il y a également bon nombre de contre-indications à leur usage dont il est important de discuter avec votre médecin.

 

Gardez à l’esprit que votre cerveau à la capacité de générer lui-même ses propres substances anti-
douleur (on parle parfois de pharmacie interne). Ces opioïdes naturels sont 18 à 33x plus puissants et sans effets secondaires. Ils peuvent être libérés en pratiquant une activité physique adaptée.

 

 

We care, you perform.

 

Cet article est basé sur le cours « médicaments » du site internet « Retrain Pain » https://www.retrainpain.org/francais

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