La posture parfaite n’existe pas ! Le secret c’est le mouvement

« Vous allez avoir de sérieux problèmes de dos à vous assoir comme ça » disent encore (malheureusement) certains professionnels de la santé à leurs patients bien à l’écoute.

 

« Je ne me tiens pas droit quand je suis assis et c’est une grande partie de mon problème » me dit mon patient lors de sa première séance, un peu honteux de lui mais heureux de se confesser.

 

« Redresse ton dos, sinon tu vas avoir de l’arthrose » me corrige mon vieux père lors des réunions de famille. « Tu devrais pourtant le savoir toi qui es kinésithérapeute » … Aah Papa, si tu savais…

 

Le mythe de la posture assise droite est une des croyances les plus ancrées et acceptées dans nos sociétés. Ne s’appuyant pourtant sur aucune base scientifique, il a pourtant traversé les âges et nous en faisons parole d’évangile. Si les arguments esthétiques sont recevables, il n’en rien en matière de prévention et de santé.

 

Mais alors, où se trouve donc le Saint Graal ? Quelle est la posture parfaite ?
Notre compréhension du corps humain est longtemps restée biomécanique. En voulant comparer le corps humain à une vulgaire machine, nous avons élaboré des théoriques mécaniques sur des positions statiques qui ne sont pas représentatives des capacités, possibilités et limites de notre corps.

 

Loin d’être une machine, le corps humain est un véritable écosystème qui s’adapte aux contraintes et s’auto-régule en permanence. Il faut également comprendre que chaque corps est différent, aussi bien que chaque personne est différente. Et c’est très bien comme ça ! Il ne faut pas vouloir corriger à tout prix les variations de postures (appelées à tort « défauts ») au risque parfois de
faire apparaître un problème.

 

Tout comme il est illusoire de vouloir contraindre les gauchers à écrire de la main droite, il ne faut pas nécessairement contraindre les personnes se sentait à l’aise en position avachie à adopter en permanence une position droite à chaque fois qu’elles s’assoient. Cela pourrait justement être le début de certaines douleurs.

 

Le problème avec les croyances/mythes précités, c’est l’influence négative qu’ils peuvent avoir sur les individus. Nous savons bien à quel point l’aspect psychologique peut avoir une influence sur le physique. Nous savons à quel point les attentes peuvent influencer les fonctions physiologiques, et surtout le système de la douleur ! Ce n’est pas pour rien qu’il y a autant de recherches réalisées sur l’effet placebo/nocebo de nos jours. Le fait de faire croire continuellement aux gens que s’asseoir de manière voutée var leur procurer des douleurs peut réellement augmenter leur sensibilité !

 

Que faire alors lorsqu’une posture nous fait mal ?

Éviter les discours catastrophisants, autoritaires ou les stratégies de traitements passives. La meilleure chose à faire est de bouger, explorer et apprécier
le mouvement. Changer régulièrement de position pour ne pas faire travailler toujours les mêmes parties du squelette ni les mêmes muscles. Aucune posture n’est hors d’atteinte si on se désensibilise suffisamment avec un mindset positif et des mouvements progressifs.

 

Cependant il y a des exceptions. Certaines personnes adoptent parfois involontairement des positions qui sont délétères pour elle DANS UN CERTAIN CONTEXTE. Aucune position n’étant
foncièrement mauvaise, il faut surtout être attentif au contexte. La biomécanique/posture a son importance dans 2 cas :

 

1) Les activités à forte demande physique

 

Il y a des stratégies de mouvement, des façons de se positionner qui sont naturellement plus avantageuses que de d’autres pour réaliser certains efforts. Au moment de soulever une charge très lourde (la notion de « lourd » étant relative et différente pour chacun d’entre nous), il y a des façons de se positionner plus optimales que d’autres. Des positions qui nous permettent d’utiliser les pleines capacités de nos muscles plus efficacement. Lorsqu’on saute d’une hauteur
importante (la notion de « hauteur » étant relative et différente pour chacun d’entre nous), il y a des façons de se réceptionner plus optimales que d’autres. Des positions qui nous permettent de dissiper l’énergie entre nos articulations et tendons plus efficacement.

 

2) Les habitudes

 

Imaginons que j’aie mal au bas du dos quand celui-ci est en flexion. Imaginons également que j’aie la fâcheuse tendance à avoir constamment le dos légèrement en flexion à chaque activité que je fasse. Je continue donc involontairement à forcer dans ma douleur jusqu’à la rendre persistante. C’est ce qu’on appelle un pattern de mouvement – ici un pattern dysfonctionnel car il est en partie la source de mon problème. Avoir le bas du dos en flexion n’est pas un problème, tout comme s’asseoir de manière avachie n’en est pas un. Mais si la même posture est gardée tout le temps, des irritations peuvent apparaître et il faut de temps en temps donner au corps une petite pause. Sortir de ces habitudes et explorer les possibilités de mouvement plutôt que de stagner constamment dans la même position est la meilleure chose à faire.

 

Chez Uperform, nous sommes heureux de donner la possibilité aux gens de mieux comprendre leur problème et la solution à la plupart des problèmes posturaux fait de partie intégrante de nos
piliers : LE MOUVEMENT !

 

 

We care, you perform.

 

Bibliographie :

 

– Lederman E. The fall of the postural-structural-biomechanical model in manual and physical therapies: exemplified by lower back pain. J Bodyw Mov Ther. 2011 Apr;15(2):131-8.
– « Perfect Posture Doesn’t Exist » – Greg Lehman.
– https://www.youtube.com/watch?v=cnLxcEMdjVk&amp ab_channel=FXNLMedia